Le grand continent paléozoïque de Laurentia se trouvait en grande partie en Amérique du Nord, mais comprenait des parties de l’Europe moderne. Il était indépendant depuis la fin du Néoprotérozoïque, à environ 570 Ma, jusqu’à ce qu’il fusionne avec l’Avalonia-Baltica lors de l’orogenèse calédonienne silurienne de 430-420 Ma, après quoi il a formé le principal secteur occidental du supercontinent combiné Laurussia. À son tour, la Laurentie a fait partie du supercontinent Pangea, encore plus grand, au Carbonifère supérieur, comme en témoigne la collision oblique Laurussia-Gondwana observée dans le secteur laurentien lors de l’orogenèse de Ouachita. On passe en revue les marges de la Laurentie et les nombreux terranes péri-laurentiens. Les parties du nord-est de la Sibérie qui font aujourd’hui partie de la plaque nord-américaine, mais qui ne faisaient pas partie de la Laurentie ou de la Laurussia au Paléozoïque, sont également passées en revue. Une trajectoire polaire apparente révisée (APW) pour le craton laurentien est présentée pour l’ensemble du Paléozoïque. La Laurentie a toujours été à des paléolatitudes équatoriales et a peu tourné, sauf peu de temps après sa collision avec l’Avalonia-Baltica lors de l’orogenèse silurienne des Calédonides ; en revanche, sa position et son orientation ont été beaucoup moins affectées par l’orogenèse de Ouachita au moment de l’assemblage du Pangée. Le craton laurentien a été inondé de façon variable à de nombreuses reprises par des mers épeiriques, qui ont formé un nombre optimal de niches écologiques qui ont à leur tour favorisé la spéciation et l’évolution des animaux. Nous présentons un résumé de l’histoire géologique paléozoïque de la Laurentie et de ses environs, ainsi que du secteur laurentien de la Laurussie pendant et après son intégration au sein de la Pangée, ainsi que de nouvelles cartes paléogéographiques du Cambrien à la fin du Permien. Sur ces cartes sont reportées les zones terrestres, les plateaux peu profonds, les plateaux plus profonds et les océans dérivés de nombreuses données préexistantes, ainsi que les récifs, les roches volcaniques et plutoniques et quelques faunes et flores sélectionnées.
Le nombre substantiel de terranes aux marges du continent à travers le temps est brièvement examiné, notamment ceux du Mexique, des Appalaches et des parties nord-ouest de l’Europe qui faisaient autrefois partie de la Laurentie. Les nombreux terranes contenant des roches paléozoïques dans la partie nord-ouest de la plaque nord-américaine, et formant une grande partie de la Cordillère dans le nord-ouest du Canada et de l’Alaska ainsi que dans le nord-est de la Sibérie, sont énumérés : certains étaient péri-laurentiens, d’autres péri-sibériens, et d’autres encore étaient originellement océaniques au Paléozoïque. Le concept d’un microcontinent Arctida est discuté. Ce microcontinent avait été postulé à l’origine comme existant du Néoprotérozoïque au Dévonien, et comme ayant consisté en l’Arctique Alaska composite et les terranes de Seward, York et Farewell en Alaska, et le terrane de Pearya de l’île d’Ellesmere, ainsi que la péninsule de Chukotka, les îles de la Nouvelle Sibérie, Severnaya Zemlya, le nord de Taimyr et les régions adjacentes qui se trouvent maintenant dans le nord-est de la Sibérie moderne. De nombreuses parties de cette région contiennent des faunes d’aspect à la fois sibérien et laurentien, qui sont examinées et analysées. On en conclut qu’il existait un petit continent indépendant au Paléozoïque inférieur, qui se trouvait à l’origine quelque part entre la Sibérie et la Laurentie au Cambrien, mais qui ne comprenait pas les îles de Nouvelle-Sibérie, Kolyma et Omolon (qui faisaient partie de la Sibérie), Severnaya Zemlya et le nord de Taimyr (le microcontinent indépendant de Kara), ou le terrane de Farewell (indépendant jusqu’au Mésozoïque). L’extrémité orientale de ce microcontinent arctique Alaska-Chukotka s’est amarrée au nord-ouest de la Laurussie (marge de l’Ellesmérien) au Dévonien, mais il n’a atteint sa position actuelle au sein de l’Amérique du Nord qu’après une rotation au Crétacé. Il est confirmé que les terranes cordillériens de Wrangellia, Alexander et quelques unités plus petites ont existé comme un autre microcontinent indépendant de l’Amérique du Nord jusqu’au Mésozoïque. Cependant, il ne semble pas y avoir de terranes actuellement dans l’ouest de l’Amérique du Nord qui proviennent de la Baltique. Le terrane de Pearya, qui forme maintenant le nord de l’île d’Ellesmere, a probablement été impliqué dans le secteur le plus septentrional de l’orogenèse silurienne calédonienne.