Un homme de 52 ans s’est présenté avec une rougeur et une irritation de l’œil gauche. Il avait essayé d’utiliser des gouttes et des gels de larmes artificielles sans grand bénéfice. A l’examen, le patient présentait une peau de paupière redondante et ridée bilatéralement, avec une quantité plus importante du côté affecté (figure 1A). Le ptosis de la paupière supérieure gauche était évident, et les cils supérieurs étaient inversés. Ces cils étaient en contact avec la cornée, qui présentait des modifications inflammatoires chroniques. Des défauts épithéliaux diffus et ponctués étaient évidents après coloration de la cornée à la fluorescéine. L’examen à la lampe à fente a montré une conjonctivite papillaire. La paupière supérieure gauche était facilement distraite et retournée (figure 1B). Les résultats étaient caractéristiques du syndrome de la paupière mobile.

Figure 1 :

(A) Peau de la paupière redondante et plissée, en particulier de l’œil gauche, chez un homme de 52 ans atteint du syndrome de la paupière mobile. Le ptosis de la paupière supérieure est évident, et les cils supérieurs sont inversés. (B) Distraction supérieure de la paupière supérieure sans éversion, montrant une laxité extrême, des plis dans la plaque tarsienne habituellement ferme (*) et une conjonctivite papillaire diffuse impliquant la conjonctive bulbaire et palpébrale.

Le syndrome de la paupière molle est observé le plus souvent chez les hommes obèses (indice de masse corporelle ≥ 30). Il n’existe pas de données de prévalence fiables, et aucun autre groupe à risque n’a été identifié. La physiopathologie précise n’est pas encore définie, mais des études histopathologiques ont montré une diminution des niveaux d’élastine dans la plaque tarsale de la paupière, dans la peau de la paupière et près de la racine des cils.1 Il existe une association avec l’apnée obstructive du sommeil, qui serait un épiphénomène.2 Bien qu’il n’y ait pas de lien de cause à effet prouvé, il est important de dépister les symptômes d’apnée du sommeil chez les patients atteints du syndrome de la paupière mobile, car la prévalence estimée est de 21 % à 100 %.2

Se protéger l’œil pendant le sommeil peut empêcher l’éversion de la paupière au contact d’un oreiller et éliminer l’abrasion directe. Les patients souffrant d’apnée obstructive du sommeil qui utilisent un appareil à pression positive continue bénéficient souvent de la position de sommeil couchée imposée, qui empêche le contact paupière-oreiller.

L’apnée obstructive du sommeil a été diagnostiquée précédemment chez ce patient, mais il ne pouvait pas tolérer le port d’un appareil à pression positive continue pendant son sommeil. Une procédure de resserrement horizontal a été effectuée sur les paupières supérieures et inférieures, ce qui a atténué ses symptômes.

Les images cliniques sont choisies parce qu’elles sont particulièrement intrigantes, classiques ou dramatiques. Les soumissions d’images claires, étiquetées de manière appropriée et en haute résolution doivent être accompagnées d’une légende de la figure et du consentement écrit du patient pour la publication. Une brève explication (250 mots maximum) de la signification éducative des images avec des références minimales est requise.

Notes de bas de page

  • Intérêts concurrents : Aucun déclaré.

  • Cet article a été revu par des pairs.

  • Les auteurs ont obtenu le consentement des patients.

    1. Schlötzer-Schrehardt U,
    2. Stojkovic M,
    3. Hofmann-Rummelt C,
    4. et al

    . La pathogenèse du syndrome de la paupière battante : implication des métalloprotéinases matricielles dans la dégradation des fibres élastiques. Ophthalmology 2005;112:694–704.

    1. Fowler AM,
    2. Dutton JJ

    . Le syndrome de la paupière molle comme sous-ensemble des affections de la paupière laxiste : relations et pertinence clinique. Ophthal Plast Reconstr Surg 2010;26:195-204.

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