Imaginez, depuis le contexte d’un humain sur Terre, dépourvu de tout Pokemon, la hiérarchie taxonomique dessinée sous la forme d’un arbre. Trouvez les humains sur l’arbre sous l’espèce homo sapiens et remontez dans les rangs. Je vais vous faciliter la tâche :

Espèce : Homo sapiens

Genus : Homo

Famille : Hominidae

Ordre : Primates

Classe : Mammalia

Phylum : Chordata

Kingdom : Animalia

Domaine : Eukarya

Dans le modèle actuel, la prochaine « branche » au-dessus des domaines est simplement appelée « vie » et il n’y a pas (encore) de branche supérieure. (Le débat sur la question de savoir si les virus constituent la vie pourrait très bien entraîner une restructuration de la hiérarchie, tout comme le développement d’êtres mécaniques suffisamment sophistiqués, ou la découverte d’êtres surnaturels, ou des choses que je ne peux pas ou n’ai pas conçues si elles se produisaient). « La vie » n’est pas une branche mais un point unique à partir duquel les branches se développent.

Dans un monde avec des Pokemon, cependant, la vie n’est pas la racine de l’arbre taxonomique. Je vais simplifier mon hypothèse et me contenter de créer un rang supérieur, appelé « Choses », dont il existe deux branches : La vie et les Pokemon. Les Pokemon sont, à bien des égards, plus distincts de ce que nous considérons comme la Vie que ne le sont les virus : à ma connaissance, ils ne sont pas constitués de cellules (les cellules Zygarde sont à nos cellules ce que l’évolution des Pokemon est à notre évolution, un mot qui ne veut pas dire grand chose mais que nous utilisons quand même pour éviter d’en inventer un nouveau), et bien qu’ils aient des mécanismes ressemblant à la croissance, l’adaptation et la reproduction, ils peuvent fonctionner à partir de moyens distincts des nôtres. Ils pourraient avoir leur propre écosystème compliqué mais ils sont autant des esprits terrestres animistes que des organismes biologiques.

(Cela explique aussi pourquoi vous ne pouvez pas capturer un humain dans une Pokeball. Les Pokeballs sont conçues pour interagir avec les êtres de la branche Pokemon de l’arbre des choses, faire entrer un humain dans l’une d’elles serait comme faire fondre du bois.)

Pour résumer tout cela, les humains dans le monde Pokemon sont des formes de vie extraterrestres, et je ne veux pas nécessairement dire juste au sens extraterrestre. Un certain nombre de Pokemon sont extraterrestres (Clefable, Starmie, Lunatone, Solrock, Beheeyem, Minior, Rayquaza, Deoxys, Kyurem) ou même extradimensionnels (Gengar, Bronzong, Dusknoir, Dialga, Palkia, Giratina, Arceus, Hoopa, Solgaleo, Lunala, les Ultra Beasts, Necrozma) et pourtant se situent fermement du côté Pokemon de la hiérarchie taxonomique. Les humains sont pour eux ce que les virus sont (dans l’état actuel de la définition de la vie) pour les humains : étrangers au-delà de l’étranger et pourtant pas totalement incompatibles. Les humains et les Pokemon peuvent partager le même environnement, et les humains peuvent manger certains Pokemon.

Je laisse la mention de notre responsabilité envers les Pokemon et leur monde aux philosophes, car ils peuvent s’en occuper mieux que moi, mais il suffit de dire que nous ne devrions pas être aussi abrutis dans nos relations avec les Pokemon qu’un virus le serait envers nous.

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