Etes-vous sûr du diagnostic ?

La miliaria englobe un groupe de quatre troubles de l’occlusion des glandes sudoripares à des profondeurs variables. La miliaire cristalline et la miliaire rubra résultent d’une obstruction plus superficielle et sont des affections essentiellement bénignes, couramment observées chez les nouveau-nés et les nourrissons. La miliaire profonde et la pustulose résultent d’une obstruction plus profonde des glandes sudoripares et sont associées à des symptômes et des séquelles plus importants.

Résultats caractéristiques de l’examen physique

La miliaire cristalline se caractérise par des vésicules translucides et flasques de 1 à 3 mm dépourvues d’érythème environnant, le plus souvent sur la tête, le cou et le tronc des nouveau-nés. Les vésicules sont généralement asymptomatiques, peuvent devenir confluentes et se rompent facilement, laissant une desquamation superficielle branlante sans séquelles à long terme.

La miliaire rubra consiste en des papules ou papulovésicules érythémateuses et prurigineuses de 1 à 2 mm, le plus souvent observées dans les zones de friction et/ou d’occlusion. Les lésions ne sont pas folliculaires et la confluence est rare. Chez les nouveau-nés, l’atteinte faciale est fréquente, alors que chez les adultes, le visage est généralement épargné.

Confirmation du diagnostic

La miliaire est un diagnostic clinique nécessitant peu d’examens de laboratoire. Le diagnostic différentiel de la miliaire comprend plusieurs dermatoses infectieuses et bulleuses, notamment l’herpès simplex, la varicelle, l’érythème toxique néonatal, la mélanose pustuleuse néonatale, l’acropustulose infantile, les infections staphylococciques, la phase vésiculaire de l’incontinentia pigmenti (IP) et l’épidermolyse bulleuse (EB).

Les éruptions herpès simplex et varicelle se distinguent par des vésicules séreuses plus robustes sur une base érythémateuse. L’érythème toxique néonatal, la mélanose pustuleuse néonatale et l’acropustulose infantile montrent des pustules en contraste avec les vésicules de la miliaire cristalline qui démontrent un fluide clair, semblable à de l’eau.

Les infections staphylococciques sont caractérisées par des vésicules, des bulles et des pustules plus grandes au lieu des minuscules vésicules ou papules de la miliaire. La phase vésiculaire de l’IP présente des vésicules, des pustules et des bulles linéaires le long des lignes de Blaschko et est souvent accompagnée d’anomalies oculaires, dentaires et du système nerveux central (SNC), contrairement à la miliaire, qui est symétrique et sans motif distinct.

Le BE est caractérisé par la formation de cloques en réponse à un stress mécanique. Des antécédents familiaux de maladie vésiculaire, la formation de cloques dans des zones de pression ou de traumatisme, et l’absence d’amélioration dans des conditions fraîches doivent faire suspecter une EB.

Qui est à risque de développer cette maladie ?

La miliaire cristalline est principalement un trouble du nouveau-né avec un pic d’incidence autour du 6e ou 7e jour postnatal. Une poignée de cas de miliaire cristalline congénitale a été rapportée dans la littérature.

La miliaire rubra affecte 0,3 à 4% des nouveau-nés, avec un pic d’incidence entre 11 et 14 jours de vie, mais peut être observée chez les adultes qui vivent dans des conditions chaudes et humides.

Aucune prédilection pour la race ou le sexe n’est reconnue pour la miliaire.

Quelle est la cause de la maladie ?
Etiologie

Les canaux exocrines des nouveau-nés sont relativement immatures, ce qui prédispose à l’obstruction des pores et à la rétention de la sueur. La miliaire cristalline résulte d’une obstruction superficielle au niveau de la couche cornée. Dans la miliaria rubra, l’obstruction est intra-épidermique, la rupture et la fuite ultérieures du conduit expliquant l’inflammation.

Pathophysiologie

Une substance polysaccharide extracellulaire produite par Staphylococcus epidermidis a été théorisée comme jouant un rôle dans la pathogénie de la miliaire en occluant les canaux sudoripares.

Implications systémiques et complications

Une miliaire étendue peut rarement conduire à une hyperpyrexie si des mesures de repos et de refroidissement ne sont pas prises pour contrecarrer l’état d’anhidrose transitoire qui peut accompagner le trouble.

Options de traitement

La miliaire cristalline et la miliaire rubra sont généralement des affections autolimitées qui se résorbent sur une période de plusieurs jours sans séquelles à long terme. Le traitement et la prévention consistent à éviter de transpirer davantage, à retirer les vêtements occlusifs et à passer quelques heures dans un environnement frais. Il n’y a pas eu d’essais contrôlés pour le traitement topique ou systémique de la miliaire. L’acide ascorbique oral, 1 gramme par jour, et l’application topique de lanoline ont été rapportés comme étant efficaces chez les adultes.

Approche thérapeutique optimale pour cette maladie

La reconnaissance rapide de la miliaire est de la plus haute importance car elle peut ressembler cliniquement à d’autres dermatoses infectieuses ou bulleuses plus graves qui peuvent survenir chez les nouveau-nés. Une fois le diagnostic établi, des mesures de refroidissement et la prévention d’une nouvelle transpiration sont indiquées pour empêcher la progression ou l’hyperpyrexie. Une amélioration est généralement observée en quelques heures à quelques jours avec ces mesures.

Prise en charge du patient

Une fois que les mesures de refroidissement ont été instituées (évitement de la surchauffe, retrait des vêtements supplémentaires ou occlusifs, bains frais et climatisation), la surveillance n’est généralement pas indiquée. Les patients et les membres de leur famille doivent être informés de la bénignité du diagnostic et de l’absence de séquelles à long terme. Il est sage d’effectuer un suivi après une à deux semaines pour s’assurer de la résolution du problème. Il peut être conseillé aux adultes présentant des épisodes récurrents de miliaire de déménager dans un climat plus frais.

Scénarios cliniques inhabituels à prendre en compte dans la prise en charge du patient

Il n’existe pas de scénarios cliniques inhabituels pour ces troubles bénins et autolimités.

Quelles sont les données probantes ?

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