La Metyrapone peut être utilisée dans le diagnostic de l’insuffisance surrénale. La métirapone 30 mg/kg, dose maximale 3 000 mg, est administrée à minuit généralement avec une collation. Le cortisol et le 11-déoxycortisol plasmatiques sont mesurés le lendemain matin entre 8h00 et 9h00. Un cortisol plasmatique inférieur à 220 nmol/l indique une inhibition adéquate de la 11β-hydroxylase. Chez les patients dont l’axe hypothalamohypophyso-surrénalien est intact, les taux de CRH et d’ACTH augmentent en réponse à la baisse du taux de cortisol. Il en résulte une augmentation des précurseurs des stéroïdes dans la voie. Par conséquent, si le taux de 11-désoxycortisol ne s’élève pas et reste inférieur à 7 µg/dl (202 nmol/l) et que l’hormone adrénocorticotrope (ACTH) s’élève, cela suggère fortement une insuffisance surrénalienne. Si ni le 11-désoxycortisol ni l’ACTH n’augmentent, c’est fortement suggestif d’une altération de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien au niveau de l’hypophyse ou de l’hypothalamus.

Le test à la métirapone peut aider à vérifier la cause du syndrome de Cushing. La plupart des patients présentant un dysfonctionnement hypophysaire et/ou un microadénome hypophysaire augmenteront la sécrétion d’ACTH en réponse à la métyrapone, alors que la plupart des tumeurs ectopiques productrices d’ACTH ne le feront pas. Les macroadénomes hypophysaires ne répondent pas toujours à la métyrapone.

La métyrapone est utilisée pour le contrôle médical de l’hypercortisolisme dans le syndrome de Cushing (ACTH dépendant ou indépendant). L’objectif du traitement médical est d’obtenir un contrôle préopératoire de l’hypercortisolisme, ou pour le contrôle de la maladie résiduelle persistant après une intervention chirurgicale (SCT, surrénalectomie). Il ne s’agit pas d’un traitement définitif à long terme, mais seulement d’un complément (la chirurgie est le but de la guérison dans la plupart des causes du syndrome de Cushing). La métirapone agit donc en inhibant la stéroïdogénèse surrénalienne. L’un des effets secondaires est l’hirsutisme (chez les femmes) en raison de l’excès de précurseurs androgènes créés. L’autre agent couramment utilisé pour le traitement médical du syndrome de Cushing est le kétoconazole (un agent antifongique). Celui-ci ne présente pas l’effet secondaire de l’hirsutisme.

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