Kesimpta (ofatumumab) est un anticorps dirigé contre une protéine appelée CD20 présente à la surface de certains types de cellules immunitaires appelées cellules B.

Les États-Unis. La Food and Drug Administration (FDA) a approuvé Kesimpta en août 2020 pour le traitement des adultes atteints de sclérose en plaques (SEP) récurrente, y compris le syndrome cliniquement isolé (CIS), la SEP récurrente-rémittente (RRMS) et la SEP progressive secondaire active (SPMS).

La société de biotechnologie danoise Genmab a d’abord développé le traitement dans le cadre d’un accord de codéveloppement et de commercialisation avec Novartis. Novartis a acquis les droits sur l’ofatumumab en 2015.

Selon Novartis, qui fabrique le Kesimpta, il s’agit du premier traitement de la SEP ciblant les cellules B approuvé par la FDA et pouvant être administré à domicile. Le traitement est administré une fois par mois, par injection sous la peau à l’aide du stylo Sensoready.

D’autres dépôts réglementaires visant à faire approuver le Kesimpta comme traitement de la SEP ailleurs dans le monde sont en cours ; une décision dans l’Union européenne est attendue au cours du premier semestre 2021.

Comment fonctionne le Kesimpta ?

La SEP est une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire de l’organisme attaque par erreur et endommage la gaine de myéline, la couche protéique protectrice qui isole les fibres nerveuses.

Le mode d’action exact par lequel Kesimpta modifie les poussées et les rémissions dans la SEP est encore incertain. Les chercheurs savent que le traitement cible les cellules B en se liant à la protéine CD20 présente à leur surface. Ils pensent que cela entraîne une diminution du nombre de ces cellules immunitaires qui attaquent la gaine de myéline.

Kesimpta dans les essais cliniques

Les études précliniques sur des modèles animaux ont donné des résultats prometteurs qui ont aidé les développeurs à passer aux essais cliniques de phase 1, dans lesquels la sécurité de Kesimpta a été testée chez des volontaires sains. Grâce aux résultats positifs de ces essais en matière de sécurité et de toxicité, les entreprises sont passées aux essais de phase 2 et 3.

Un essai pilote de phase 2 (NCT00640328) avec un petit groupe de 38 patients atteints de SEP-RR a testé différentes doses de Kesimpta en 2011 pendant 48 semaines, soit un peu moins d’un an. Les résultats ont montré une réduction considérable de la formation de plaques cérébrales – des zones où la myéline se détache des nerfs – ainsi qu’une diminution du nombre de cellules B auto-immunes. Le traitement a également semblé supprimer la formation de nouvelles plaques. Les chercheurs ont publié ces résultats dans la revue scientifique Neurology.

Ces résultats ont ouvert la voie à un deuxième essai de phase 2 plus important, multicentrique, en double aveugle, contrôlé par placebo (NCT01457924) appelé MIRROR, qui a recruté 232 personnes atteintes de SEP-RR. Les participants ont été choisis au hasard pour recevoir l’un des cinq traitements suivants : un placebo, 3 mg, 30 mg ou 60 mg de Kesimpta toutes les 12 semaines, ou 60 mg de Kesimpta toutes les quatre semaines. Tous les patients ont poursuivi l’étude pendant 24 semaines et jusqu’à la déplétion (ou destruction) des cellules B.

L’ofatumumab a permis de dépléter rapidement les cellules B, selon la dose et le schéma thérapeutique, et a réduit efficacement la formation de nouvelles plaques cérébrales par rapport au placebo, ont montré les résultats. Les chercheurs n’ont enregistré aucun résultat nouveau ou inattendu en matière de sécurité.

Deux études de phase 3 randomisées en double aveugle, ASCLEPIOS I (NCT02792218) et ASCLEPIOS II (NCT02792231), ont comparé l’efficacité et la sécurité de Kesimpta par rapport à Aubagio (teriflunomide), un traitement oral de la SEP approuvé par la FDA. Au total, 1 881 adultes atteints de SEP-RR ou de SPMS active ont été recrutés dans les essais. Les participants ont reçu soit Kesimpta toutes les quatre semaines, soit Aubagio une fois par jour.

L’étude a évalué le nombre de rechutes confirmées en 12 mois, enregistrées jusqu’à 2,5 ans. L’aggravation du handicap a montré une réduction du risque de 34,4 % à trois mois, et de 32,5 % à six mois avec Kesimpta, par rapport à Aubagio. L’amélioration de l’invalidité à six mois a également montré une tendance favorable pour Kesimpta, mais les résultats n’étaient pas statistiquement significatifs.

Le traitement par Kesimpta a conduit à une réduction relative de 97,5% du nombre de lésions T1 dans ASCLEPIOS I, et de 93,8% dans ASCLEPIOS II, par rapport à Aubagio. Ces résultats ont conduit les chercheurs à conclure que le traitement par Kesimpta est supérieur à Aubagio dans le traitement des personnes atteintes de formes récurrentes de SEP.

Notamment, il peut être administré à domicile par le biais d’un stylo auto-injecteur convivial pour le patient.

Des événements indésirables sont survenus chez 83,6% des patients sous ofatumumab, et 84,2% des patients recevant Aubagio. Il n’y avait pas de différences significatives entre les deux groupes en ce qui concerne le taux d’infections (2,5 % avec Kesimpta contre 1,8 % avec Aubagio) ou de tumeurs malignes (0,5 % avec Kesimpta contre 0,3 % avec Aubagio).

Essais cliniques en cours

Un essai clinique de phase 3 (NCT03650114) évalue actuellement la sécurité, la tolérance, l’efficacité et les résultats de santé à long terme de Kesimpta chez les adultes ayant participé aux études précédentes. Ces patients sont actuellement recrutés à différents endroits dans le monde.

Du fait qu’il se terminera en janvier 2028, cet essai comprend également une sous-étude évaluant la réponse en anticorps à certains vaccins chez les patients atteints de SEP éligibles. Comme Kesimpta entraîne une déplétion des cellules B, il peut affecter la réponse d’une personne aux vaccinations. Ainsi, les patients ne doivent pas recevoir de vaccinations pendant ou peu après le traitement par Kesimpta.

Autres informations

La FDA a également approuvé l’ofatumumab, sous le nom de marque Arzerra, pour traiter la leucémie lymphocytaire chronique. Les chercheurs l’étudient également comme traitement potentiel pour d’autres cancers du sang, comme le lymphome folliculaire.

Dernière mise à jour : 21 août 2020

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