Vie jeuneEdit
Monge est né à Beaune, en Côte-d’Or, fils d’un négociant. Il fait ses études au collège des oratoriens de Beaune. En 1762, il entra au collège de la Trinité à Lyon, où, un an après avoir commencé ses études, il fut nommé professeur de physique à l’âge de dix-sept ans à peine.
Après avoir terminé ses études en 1764, il revint à Beaune, où il fit un plan de la ville à grande échelle, inventant les méthodes d’observation et construisant les instruments nécessaires ; ce plan fut présenté à la ville, et est encore conservé dans sa bibliothèque. Un officier du génie qui l’a vu écrit au commandant de l’École Royale du Génie de Mézières pour le recommander et Monge est engagé comme dessinateur. L. T. C. Rolt, ingénieur et historien de la technologie, attribue à Monge la naissance du dessin technique. Lorsqu’il était à l’école royale, il est devenu membre de la franc-maçonnerie, initié à la loge ″L’Union parfaite″.
CarrièreEdit
Ceux qui étudiaient à l’école étaient issus de l’aristocratie, il n’a donc pas été autorisé à entrer dans l’institution elle-même. Son habileté manuelle était très appréciée, mais ses compétences mathématiques n’étaient pas utilisées. Néanmoins, il travaillait au développement de ses idées pendant son temps libre. C’est à cette époque qu’il entra en contact avec Charles Bossut, le professeur de mathématiques de l’École Royale. « J’ai été mille fois tenté, disait-il longtemps après, de déchirer mes dessins par dégoût de l’estime qu’on leur portait, comme si je n’avais été bon à rien de mieux. »
Après une année à l’École Royale, on demanda à Monge de produire le plan d’une fortification de manière à optimiser sa disposition défensive. Il y avait une méthode établie pour faire cela qui impliquait de longs calculs, mais Monge a imaginé une façon de résoudre les problèmes en utilisant des dessins. Au début, sa solution ne fut pas acceptée, car elle n’avait pas pris le temps jugé nécessaire, mais après examen, la valeur du travail fut reconnue, ainsi que les capacités exceptionnelles de Monge.
Après le départ de Bossut de l’École Royale du Génie, Monge prit sa place en janvier 1769, et en 1770, il fut également nommé instructeur en physique expérimentale.
En 1777, Monge épousa Cathérine Huart, qui possédait une forge. Cela a conduit Monge à développer un intérêt pour la métallurgie. En 1780, il devient membre de l’Académie des sciences française ; son amitié avec C. L. Berthollet débute à cette époque. En 1783, après avoir quitté Mézières, il est, à la mort d’É. Bézout, nommé examinateur des candidats à la marine. Bien que pressé par le ministre de préparer un cours complet de mathématiques, il s’y refuse au motif que cela priverait Mme Bézout de son seul revenu, celui de la vente des manuels rédigés par son défunt mari. En 1786, il écrit et publie son Traité élémentaire de la statique.
1789 et aprèsEdit
La Révolution française change complètement le cours de la carrière de Monge. Il était un fervent partisan de la Révolution, et en 1792, lors de la création par l’Assemblée législative d’un conseil exécutif, Monge accepta la charge de ministre de la Marine, qu’il occupa du 10 août 1792 au 10 avril 1793, date à laquelle il démissionna. Lorsque le comité de salut public fit appel aux académiciens pour concourir à la défense de la république, il s’appliqua tout entier à ces opérations, et se distingua par son énergie, en rédigeant la Description Le l’art de Fabriquer Les canons et Avis aux ouvriers en fer sur la fabrication de l’acier.
Il prit une part très active aux mesures d’établissement de l’école normale (qui n’exista que pendant les quatre premiers mois de l’année 1795), et de l’école des travaux publics, devenue ensuite l’école polytechnique, et fut dans chacune d’elles professeur de géométrie descriptive. Géométrie descriptive. Leçons données aux écoles normales fut publié en 1799 à partir de la transcription de ses cours donnés en 1795. Il publia plus tard Application de l’analyse à la géométrie, qui développait les Leçons.
De mai 1796 à octobre 1797, Monge était en Italie avec C.L. Berthollet et quelques artistes pour sélectionner les peintures et sculptures prélevées chez les Italiens. Pendant ce séjour, il se lie d’amitié avec Napoléon Bonaparte. À son retour en France, il est nommé directeur de l’École polytechnique, mais au début de 1798, il est envoyé en Italie pour une mission qui se termine par l’établissement de l’éphémère République romaine.
De là, Monge rejoint l’expédition de Napoléon en Égypte, participant avec Berthollet aux travaux scientifiques de l’Institut d’Égypte et de l’Institut égyptien des sciences et des arts. Ils accompagnent Bonaparte en Syrie, et reviennent avec lui en 1798 en France. Monge est nommé président de la commission égyptienne, et il reprend ses liens avec l’École polytechnique. Ses derniers travaux mathématiques sont publiés (1794-1816) dans le Journal et la Correspondance de l’École polytechnique. Lors de la formation du Sénat conservateur, il est nommé membre de ce corps, avec une ample provision et le titre de comte de Péluse, et il devient le président du Sénat conservateur en 1806-7. Puis à la chute de Napoléon, il se vit retirer tous ses honneurs, et fut même exclu de la liste des membres de l’Institut reconstitué.
Napoléon Bonaparte déclara que Monge était athée.
Monge mourut à Paris le 28 juillet 1818. Ses funérailles ont eu lieu le 30 juillet 1818 à l’église Saint-Thomas d’Aquin à Paris. Sa dépouille fut d’abord inhumée dans un mausolée du cimetière Le Père Lachaise à Paris, puis transférée au Panthéon à Paris.
Une statue le représentant fut érigée à Beaune en 1849. Le nom de Monge fait partie des 72 noms inscrits sur la base de la Tour Eiffel.
Depuis le 4 novembre 1992, la Marine nationale exploite le MRIS FS Monge, qui porte son nom.